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Pourquoi aller à la messe ?

du 16 au 29 septembre

Le Dimanche des Curieux représente un vrai challenge. Nous allons inviter des gens à une activité qui, pour beaucoup, a l’image d’une corvée, d’un moment assommant et ennuyeux. Certains d’entre eux trouvent les rites abscons et vides de sens. Si pendant des années, la peur, le conformisme social, le sens du devoir offraient des raisons de substitutions lorsque la ferveur était défaillante, aujourd’hui ces leviers sont totalement inopérants. Face à une société du divertissement, la messe fait pale figure… Timothy Radcliffe raconte que lors d’une confirmation, un enfant auquel l’évêque demandait s’il était prêt à aller à la messe tous les dimanches, lui répondit : « Est-ce que vous iriez voir le même film toutes les semaines ? » Pour quelqu’un qui regarderait de l’extérieur lors de la messe, il n’y a pas l’air de se passer grand-chose… Bref, le défi peut s’apparenter à mission impossible ou pour être plus biblique au combat entre David et Goliath.

 

Inviter quelqu’un à venir à la messe c’est forcément se confronter à une question très personnelle. Pourquoi vais-je à la messe ? Qu’est-ce que cela m’apporte ? Qu’est-ce que je cherche ? Qu’est-ce que j’attends ? Qu’est-ce que j’y trouve ou n’y trouve pas ? Les réponses peuvent être diverses : un moment de paix, la beauté des chants, la présence eucharistique, la ferveur de la prière, la présence des autres, l’homélie, la musique, l’introspection, l’écoute de la Parole de Dieu… Il est bon de reconnaître ce qui me fait du bien spirituellement, ce qui nous ressource, ce qui nous nourrit. Je quitte alors le registre du devoir pour celui du plaisir. Le Dimanche des Curieux, devient une invitation à partager une satisfaction avec quelqu’un que j’apprécie.

 

On me dit souvent : « j’aime aller à la messe quand j’en ai envie, quand j’en ressens le besoin ». Bien évidemment aller à la messe librement, par choix, a une infinie valeur et que le devoir ne peut-être un moteur qui dure longtemps. Toutefois il ne faut pas oublier que le décrochage de la pratique n’est pas sans effet. J’aime l’expression de Guillaume Cuchet qui rappelle que la pratique est « christianisante ». C’est à dire qu’à travers la pratique de la messe dominicale, à travers cette expérience personnelle et communautaire, à travers l’écoute de textes que je n’ai pas choisis, à travers l’offrande de mon temps et de mon corps, je me forme, je me modèle, je reçois, je suis enrichi. Si la pratique est « christianisante », l’arrêt de la pratique est hélas très rapidement « déchristianisante ». Un amour vrai est celui qui s’inscrit dans le temps et réalise malgré les vicissitudes, les chutes et les relèvements, cette si belle vertu de la fidélité.

 

Cette expérience de la messe, nous voulons la rendre plus accessible, parce qu’il peut être intimidant de se retrouver dans une célébration quand nous ne connaissons pas les codes, les rituels, les réponses, les gestes. Accompagner quelqu’un à la messe, c’est faciliter une rencontre. Votre rôle est indispensable, il permettra peut-être à quelqu’un de franchir un cap qu’il n’aurait jamais franchi tout seul. Le Seigneur ne nous demande pas de convertir, ni de convaincre, seulement de conduire. Le reste ne nous appartient pas. Je suis persuadé qu’il n’y a rien de plus beau que le témoignage d’une communauté qui prie. Parfois l’habitude nous fait oublier combien une célébration recueillie est un témoignage qui se passe de mots. Inviter quelqu’un à participer à la messe avec moi c’est avoir l’occasion de redécouvrir cette célébration avec un regard neuf, débarrassé de la lassitude.

 

Je suis si souvent porté par votre ferveur lors de la messe dominicale. J’aime le moment juste après la communion, lorsque le chant s’achève et qu’un silence habité s’installe. C’est un moment suspendu et divin. Offrons à d’autres la possibilité d’entrevoir le bien que procure à l’âme ces moments d’intériorité et de prière où Dieu vient nous visiter.

CETTE SEMAINE

– Je poursuis ma prière pour les personnes que j’ai choisies ou demande au Seigneur de m’ouvrir les yeux et le cœur. Cela peut-être un neveu, un filleul, un collègue, un commerçant, une maman de l’école…

– Le moment venu, invitez-les à au Dimanche des Curieux, mais aussi à un moment de partage, comme un déjeuner ou un dîner le 14 octobre. Ne vous contentez pas de glisser un tract dans une boite aux lettres. Revenir à  la messe si on n’a plus l’habitude ou si l’on a des à priori est un acte difficile. C’est la confiance et l’amitié qui pourront aider votre curieux à dépasser ses appréhensions.

– Accueillez la réponse quelle qu’elle soit. Le Seigneur nous invite à témoigner pas à convaincre !

– Continuez de prier pour vos curieux jusqu’au jour J et même après !!!